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LES GLUCIDES, Caractéristiques
des sucres en alimentation (suite) |
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Rôle des glucides dans l'organisme
les glucides jouent un rôle important dans le métabolisme
énergétique. Leurs rôles principaux sont les suivants:
- Source énergétique rapidement mobilisable
- Combustible pour le sytème nerveux central
- Amorce du métabolisme lipidique
- Economie de protéines
Source énergétique rapidement mobilisable
Les glucides servent principalement de substrat énergétique,
en particulier au cours d'efforts d'intensité élevée.
L'énergie provenant du catabolisme du glucose sanguin, du glycogène
hépatique et musculaire alimente les protéines contractiles
des fibres musculaires et l'ensemble des autres fonctions biologiques.
Chez les personnes qui pratiquent une activité physique, la
consommation quotidienne de glucides en quantités adéquates
permet de maintenir les réserves de glycogène à
un niveau correct. Cependant, le dépassement des capacités
de stockage du glycogène (maximum 1 kg chez les sportifs entraînés)
provoque la transformation et la mise en réserve sous forme de
graisses des glucides consommés en excès. En d'autres
mots: la consommation excessive d'énergie glucidique
augmente la proportion en masse grasse de l'organisme.
Combustible pour le système nerveux central
Le système nerveux central a besoin de glucose pour fonctionner.
Il consomme 5 g de glucose par heure chez l'adulte (=480Kcal d'énergie
métabolisable par jour!!). Dans des conditions normales et lors
de jeûnes courts, le cerveau utilise presque exclusivenent le
glucose comme carburant énergétique. Dans le cas de diabète
mal régulé, au cours de jeûnes longs ou de régimes
pauvres en glucides, le cerveau s'adapte au bout de 8 jours en utilisant
comme substrat de remplacement de grandes quantités de lipides
(sous forme de corps cétoniques). Des adaptations sont également
observées dans les muscles squelettiques qui, lors de régimes
pauvres en glucides ou riches en graisses, augmentent l'utilisation
des lipides au cours de l'exercice afin d'épargner leurs réserves
en glycogène.
La glycogénolyse hépatique a pour rôle essentiel
de maintenir la glycémie à un niveau normal de 100mg/dl
au repos et durant l'exercice physique. Lors d'efforts intenses et prolongés,
le glucose sanguin peut chuter en dessous de cette concentration à
cause de la déplétion du glycogène hépatique,
alors que les muscles actifs continuent à utiliser le glucose
sanguin circulant. les symptômes caractérisant la diminution
du glucose sanguin (hypoglycémie) sont une sensation de faiblesse,
de faim, et de vertige. La chute de la glycémie va finalement
affecter la performance physique et pourrait expliquer en partie la
fatigue « centrale » ressentie lors d'exercices prolongés.
Une hypoglycémie accentuée et prolongée peut provoquer
un état d'inconscience et des lésions cérébrales
irréversibles. La glycémie fait l'objet d'une régulation
dans des limites étroites pour deux raisons essentiellement:
- le rôle important joué par le glucose dans le métabolisme
des tissus nerveux,
- son rôle de substrat énergétique pour les globules
rouges.
Amorce du métabolisme des lipides
Lorsque le métabolisme des glucides est insuffisant soit à
la suite d'une faible entrée cellulaire de glucose (chez les
diabétiques) ou de la déplétion des réserves
de glycogène (effort physique prolongé ou régime
hypoglucidique), la mobilisation des lipides devient plus rapide que
leur oxydation. Ceci entraîne une dégradation lipidique
incomplète et d'une accumulation de corps cétoniques (acéto-acétate
et bèta-hydroxybutyrate). Une formation excessive de corps cétoniques
va accroître l'acidité des liquides de l'organisme et provoquer
un état nocif: l' acidose, et plus spécifiquement, la
cétose lorsque cela concerne la dégradation des lipides.
Les glucides servent d'amorce au métabolisme lipidique. Des
produits dérivés du métabolisme glucidique (le
pyruvate et l'oxaloacétate) facilitent le métabolisme
lipidique en activant le cycle de Krebs. Lors d'une cétose, l'apport
alimentaire même réduit de glucides permet de réamorcer
la dégradation oxydative des lipides.
Economie de protéines
Comme nous venons de le voir ci-dessus, les glucides sont essentiels
au bon fonctionnement du système nerveux central, d'une part,
et servent d'amorce pour le bon déroulement du catabolisme lipidique,
d'autre part.
Lorsque les réserves glucidiques corporelles sont épuisées,
l'organisme est capable de fabriquer du glucose à partir d'acides
aminés par une voie biochimique qui s'appelle la néoglucogénèse.
Ceci permet de maintenir la glycémie à un niveau acceptable.
Le problème est que l'organisme ne stocke pas les protéines
comme il le fait avec les glucides et les lipides. Les protéines
doivent donc provenir des protéines musculaires qui sont dégradées.
C'est le prix à payer lors d'une déplétion du glycogène
hépatique et musculaire. Ce mécanisme réduit la
masse maigre de l'organisme.
Le prix à payer cependant est la réducion du «
stock » de protéines corporelles, de protéines musculaires
en particulier. Dans les cas extrêmes, le mécanisme de
conversion peut réduire de façon significative la masse
maigre.
Une consommation adéquate en glucides permet donc d'éviter
le catabolisme protéique et de préserver les protéines
des tissus.
Les apports nutritionnels conseillés
en glucides
Dans le monde, les glucides représentent le substrat énergétique
le plus répandu:
Région |
%
de l'énergie apportée par les glucides |
Afrique |
80% |
Caraïbes |
65% |
Europe |
45% |
Pour des personnes qui s'entraînent régulièrement,
les apports glucidiques devraient atteindre au moins 60% des apports énergétiques
totaux. Ces apports supplémentaires seront utilisés pour
couvrir la dépense énergétique lors de l'exercice.
Au cours d'un effort puissant, les apports glucidiques devraient atteindre
70% de l'apport énergétique total.
Les sources nutritionnelles glucidiques devraient être principalement
représentées par des fruits, des légumes et des céréales
complètes. Cependant, on constate une consommation excessive de
glucides fermentescibles à digestion rapide tels le saccharose.
Ces glucides à digestion rapides sont plus que probablement impliqués
dans l'apparition des pathologies comme le diabète, l'obésité
et les maladies coronariennes. En effet, les glucides à digestion
rapide provoquent des variations brutales des taux insuliniques sanguins.
Le remplacement du saccharose par le fructose est fortement conseillé.
Le fructose a un effet sucrant nettement plus élevé que
le glucose ou le saccharose et permet de diminuer les quantités
d'énergie ingérées à pouvoir sucrant équivalent.
De plus, le fructose ne provoque pas la sécrétion d'insuline,
évitant de la sorte les effets néfastes des variations brusques
de l'insulinémie. Le fructose est transformé en glycogène
dans le foie. Le glycogène est ensuite hydrolysé en glucose
au fur et à mesure des besoins en combustibles et déversé
petit à petit dans la circulation sanguine sans élévation
forte de l'insulinémie.
En 1997, l'équipe de Salmeron et al. ont étudié
le comportement alimentaire de 65173 femmes pendant une période
de 6 ans. Il a été constaté que 2.5 fois plus de
femmes présentent le diabète de type II lorsque leur alimentation
est pauvre en fibres, riche en glucides complexes raffinés (pain
blanc, pomme de terre, riz blanc) et en boissons sucrées non alcoolisées.
L'absorption simultanée de fibres alimentaires à pour effet
de ralentir la vitesse de digestion des amidons et permettent donc une
meilleure régulation de la glycémie.
Lors de la consommatio régulière de glucides à digestion
rapide, la production excessive et répétée d'insuline
en réponse à l'hyperglycémie rend l'organisme insulino-résistant
et augmente le risque d'obésité. Le surpoids occasionné
est jû à la sécrétion anormalement élevée
d'insuline qui facilite la transformation par le foie du glucose en triglycérides
(graisses), lesquelles sont envoyées vers les tissus adipeux pour
y être stockés. Les personnes obèses représentent
une population à risque. Chez ces personnes, on observe en effet
une grande résistance à l'insuline.
Recommandations:
Glucides: 55-75% de l'apport énergétique total dont <10%
de sucres rapides
fibres alimentaires: 20-35 gr/jour dont au moins 1/3 de fibres solubles.
consommation de fruits et légumes: >400 gr/jour
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