Les fibres
Les fibres sont des polysaccharides de structure. On les trouve
uniquement dans les plantes où elles (entrent dans la structure
des tronc, des racines, des feuilles, des téguments des graines
et de la peau des fruits.
Les fibres sont composées de monosaccharides liés
entre eux en chînes linéaires. La cellulose, qui est
la molécule la plus fortement représentée sur
terre est un polysaccharide composé de molécules de
glucose liées entre elles. Alors... comme l'amidon? Non,
car les molécules de glucose sont liées par un autre
type de liaisons que dans l'amidon.
Nous ne possédons pas d'enzymes capables d'hydrolyser (de
scinder) la liaison glucose-glucose de la cellulose. C'est à
dire que nous ne digérons pas les fibres. Les molécules
de glucoses (ou autre monosaccharides contenus dans le différents
types de fibres) ne sont jamais absorbées dans le sang. Seules
certaines bactéries et protozoaires sont capables d'hydrolyser
les liaisons contenues dans les fibres.
Mais alors, si elles ne sont pas digestibles, pourquoi avons nous
besoins de fibres? Pour différentes raisons dont la principale
est certainement de maintenir la motricité l'appareil gastro-intestinal
en bon état de fonctionnement. Les fibres, quoiqu'elles ne
comportent aucun nutriment pénétrant dans notre organisme,
ont plusieurs rôles primordiaux à jouer pour le maintien
de la bonne santé. Elles participent au nettoyage de l'intestin
par brossage de ses parois, à la détoxification des
aliments ingérés, à l'augmentation de la vitesse
de transit intestinal, au maintien de la flore bactérienne
présente dans le gros intestin, à donner du volume
aux selles, etc...
Les fibres alimentaires ont fait l'objet d'un intérêt
considérable de la part du milieu scientifique et de la presse
destinée au grand public. Cet intérêt est dû
en grande partie à des études épidémiologiques
qui ont établi un lien entre la consommation d'alirnents
riches en fibres et la diminution du risque d'obésité,
de diabète, d'hypertension, de problèmes intestinaux
et de maladies cardio-vasculaires. Une alimentation composée
en grande partie de produits d'origine animale (pauvres en fibres)
et d'une faible quantité d'aliments d'origine végétale
peu raffinés (riches en fibres), est à l'origine de
problèmes intestinaux. A l'inverse, une alimentation plus
naturelle composée d'aliments peu raffinés et d'une
faible quantité d'aliments d'origine végétale
riches en glucides complexes limite les troubles intestinaux. A
titre d'exemple, l'alimentation européenne contient environ
12 à 15g de fibres, alors que les apports nutritionnels recommandés
sont de 20 à 35g par jour. En revanche, l'alimentation d'origine
africaine ou indienne apporte quotidiennement entre 40 et 150 g
de fibres.
Les fibres permettent une rétention d'eau importante qui
va être à l'origine de la formation dans l'intestin
de "paquets" de déchets alimentaires qui vont avoir
pour rôle d'augmenter le poids et le volume des selles de
40 à 100 %. Ce phénomène améliore les
fonctions gastro-intestinales en effectuant une action de grattage
sur les cellules de la paroi intestinale, en liant, en diluant les
composés chimiques nocifs ou en inhibant leur activité,
et en raccourcissant la durée du transit des déchets
alimentaires (et probablement de substances cancérigènes)
dans le tractus digestif. Ces différents effets pourraient
réduire les risques d'apparition avec l'âge du cancer
du colon ou d'autres patholagies gastro-intestinales.
Une plus grande consommation de fibres peut aider à diminuer
le taux de cholestérol sanguin. Ceci se produit de façon
particulièrement efficace lorsque les fibres sont de type
hydrosolubles comme la pectine et les gommes de guar qui forment
un gel dans le tractus digestif en présence d'eau et d'acide
(acide chlorhydrique produit par l'estomac). On trouve des taux
élevés de ce type d fibres dans l'avoine (son d'avoine,
farine d'avoine), les légumes, l'orge, le riz complet, les
pois, les carottes et de nombreuses variétés de fruits
(tous riches en divers composés phytochimiques, en fibres
et en antioxydants). L'adjonction de 100 g de son d'avoine à
la ration quotidienne d'un homme présentant un taux élevé
de lipides sanguins réduirait de 13% son taux de cholestérol
sanguin tout en ayant un effet favorable sur le niveau des diverses
lipoprotéines sanguines. Cet effet serait imputable aux fibres
solubles contenues dans le son d'avoine. De même, une consommation
quotidienne plus importante de fibres de gomme de guar réduit
les taux plasmatiques de cholestérol en diminuant plus particulièrement
les taux de LDL ("mauvais cholestérol). En revanche,
les fibres non hydrosolubles comme la cellulose et l'hémicellulose
(présentes dans le son de blé par exemple) n'ont pas
d'effet de diminution du taux cholestérol sanguin. Le mode
d'action des fibres alimentaires sur l'abaissement du cholestérol
sanguin demeure inconnu à ce jour. L'explication de la meilleure
action des fibres solubles sur le taux de cholestérol sanguin
peut résider dans le fait que le gel formé par ce
type de fibres absorbe activement les sels biliaires (fabriqués
dans le foie et sécrétés par la vésicule
biliaire dans l'intestin grêle), les rendant indisponibles
pour la réabsorption par l'intestin grêle. Le cycle
du cholestérol est ainsi brisé et une partie du cholestérol
se retrouve de la sorte dans les fèces. Les fibres insolubles
comme la cellulose ne formant pas de gel, elles sont incapables
d'absorber les sels biliaires en leur sein.
les fibres alimentaires diminuent également la vitesse d'absorption
intestinale des glucides, permettant ainsi de réduire la
réponse glycémique et insulinémique. Elles
réduisent également le nombre de calories consommées
au cours d'un repas. L'augmentation de 1% de fibres dans le bol
alimentaire réduit la digestibilité de l'énergie
contenue dans celui-ci de 1.8%. Les fibres alimentaires contiennent
en outre des micronutriments comme le magnésium qui auraient
un effet sur la prévention du diabète. Le magnésium
augmenterait la sensibilité de l'organisme à l'insuline.
Ce qui réduirait les besoins en insuline, et donc la sécrétion
de cette hormone, diminuant ainsi le risque de diabète chez
l'adulte et l'enfant.
La proportion idéale de fibres hydrosolubles / insolubles
est de 1/3.
Dans une alimentation Jauvre en fibres, toute augmentation de 10
g de fibres réduirait le risque coronaire d'environ 20%.
Une ingestion excessive de fibres peut conduire également
au vol.u'us, élargissement et torsion du colon sigmoïde.
Ce qui empêche alors le passage des résidus de la digestion
dans le tube digestif.
Chez les mammifères, les polysaccharides sont stockés
dans les muscles et dans le foie sous la forme d'une macromolécule,
le glycogène. Ce polymère de glucose est structuré
en une longue chaîne ramifiée de forme irrégulière,
semblable à celle de l'amylopectine présente chez les
végétaux. Le glycogène est synthétisé
à partir du glucose au cours du processus de la glycogénogénèse.
Cette macromolécule comporte quelques centaines à quelques
milliers d'unités de glucose liées les unes aux autres
avec par endroits des ramifications comportant d'autres molécules
de glucose. La formation du glycogène est illustrée
dans la figure suivante: